Sault-Sainte-Marie, 1846, par Paul Kane. GRACIEUSETÉ DU GILCREASE MUSEUM, TULSA, OKLAHOMA
TROISIÈME IMPLANTATION
L’arrivée des anichinabés
Ce que vous apprendrez dans cette section du site
Le 28 mai 1830, le président des États-Unis Andrew Jackson a promulgué la loi Indian Removal Act (la « Loi sur la déportation des Indiens »). Cette loi lui donnait le pouvoir d’expulser de force tous les membres des nations autochtones situées à l’est du fleuve Mississippi et de les faire migrer vers l’ouest, ce que l’on appelle souvent la « Piste des larmes ». La nation Potawatomi a été touchée par cette loi et beaucoup ont décidé de migrer vers le nord en territoire canadien. À Misko-Aki, des familles potawatomi se sont installées sur le territoire de la Première Nation de la pointe Moose Deer et dans celui de la Première Nation de Wasauksing. Certaines familles se sont jointes à l’établissement des Anichinabés sur l’île Beausoleil. Le recensement Wooster Roll de 1907 permet de retrouver le nom de ces familles. D’autres noms de famille peuvent être retrouvés dans d’autres communautés autochtones de l’Ontario moderne.
Pour en savoir plus sur la vie et les voyages remarquables des Anichinabés, suivez ce lien vers des enregistrements, des vidéos et des photos. www.georginaisland.com/stories
Bien qu’un calendrier de 12 mois soit aujourd’hui courant dans le monde, il y a en réalité 13 lunes dans une année. Les peuples autochtones utilisent le cycle lunaire pour planifier leurs activités annuelles depuis des millénaires et suivent donc un calendrier lunaire de 13 mois. Les Anichinabés, les Haudenosaunee et d’autres nations autochtones ont des calendriers lunaires avec des variantes pour les noms et les activités associés à chaque lune. Chaque mois est associé à une activité particulière, comme la période des semis, la chasse ou la récolte de produits médicinaux.
La sixième lune selon les Anichinabés est la Lune des fraises. Cette sixième lune de l’année apparaît en juin. C’est au cours de ce cycle lunaire que les communautés organisent habituellement leurs fêtes annuelles en accueillant tout le monde à la maison, quels que soient leurs différends survenus au cours de l’année écoulée, en laissant tomber les jugements à l’emporte-pièce. La fraise est le premier petit fruit à mûrir et elle est connue comme un bon remède pour les dents et le cœur. Les fraises étant les premiers fruits récoltés, c’est le moment idéal pour faire la fête ensemble et profiter de ces cadeaux de la nature. Les festivals de la Lune des fraises en juin rassemblent les gens et les communautés au début de la récolte pour célébrer ce qui, on l’espère, marque le début d’une bonne saison des récoltes à venir.
La migration des Anichinabés a commencé à partir de leurs terres d’origine des Forêts de l’Est de l’Amérique du Nord. Les Anichinabés ont traversé le fleuve Saint-Laurent et se sont installés dans la région des Grands Lacs, y compris à Misko-Aki. L’île Madeline, près d’Ashland, dans le Wisconsin, a été la dernière étape de la migration des Anichinabés.
L’histoire de la création selon les anichinabés
Illustration d’un coquillage (cauri) du Mégis.
Le récit de la création des Anichinabés souligne la relation entre la Terre et le peuple ancestral. Dans la tradition orale, les récits contenant le bagage de connaissances et la culture du peuple sont transmis de génération en génération en rappelant au peuple ses responsabilités envers la Terre.
Ce récit de la création rappelle au peuple que la Terre est vivante et qu’elle est une femme qui crée et maintient toute la vie sur Terre. Elle est considérée comme la mère. La Terre est liée au Soleil (le Grand-père), à la Lune (la Grand-mère) et au Créateur.
Sur la Terre, les quatre directions sacrées aident celle-ci à maintenir la vie. Le Créateur a envoyé ses chanteurs créer des oiseaux pour aider à apporter la vie dans les quatre directions, puis les créatures aquatiques, les plantes, les insectes, tous les animaux qui rampent et les quadrupèdes. Enfin, l’être humain a été créé à l’aide du coquillage Megis et du souffle du Manitou Gichi (le Grand manitou). Les êtres humains ont été créés à l’image du Manitou Gichi et sont destinés à vivre en paix et en harmonie les uns avec les autres et avec la terre.
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Myiingan B. Jeff Monague, Première Nation de Beausoleil (Île aux Chrétiens), parle de la migration des Anichinabés dans cette région il y a des milliers d’années et de leurs relations avec le territoire. (Durée : 2 min 40 s)
Un calendrier inspiré de la nature
Les cultures autochtones suivent un cycle de vie saisonnier demandant une quantité étonnante de connaissances sur l’écologie accumulées au fil de de l’expérience de nombreuses générations afin de vivre en harmonie avec la nature. Les cérémonies, l’histoire orale et les pratiques coutumières sur le terrain relient les gens à ce milieu qui leur fournit abris, nourriture et guérisons. Le cycle annuel des événements écologiques régit les cultures locales évoluant autour des semences, des cultures, de la cueillette, de la chasse et des récoltes. Des cérémonies de gratitude sont organisées lorsque chaque activité saisonnière apporte de nouveaux aliments et remèdes pour renouveler la vie. Certains événements sont importants comme l’écoulement de la sève d’érable au début du printemps, la maturation des petits fruits, les fraies des poissons, les saisons de chasse à l’automne et les périodes de cueillette des racines et des noix des arbres.
Bien qu’un calendrier de 12 mois soit aujourd’hui courant dans le monde, il y a en réalité 13 lunes dans une année. Les peuples autochtones utilisent la lune pour planifier leurs activités annuelles depuis des millénaires et suivent un calendrier lunaire de 13 mois.
Les Anichinabés, les Haudenosaunee et d’autres nations autochtones ont des calendriers lunaires, avec des variantes pour les noms et les activités associés à chaque lune. Chaque mois est associé à une activité particulière, comme les semis, la chasse ou la récolte de plantes médicinales. Le calendrier lunaire est souvent dessiné sur la carapace d’une tortue serpentine.
Les Hurons-Wendat suivent aussi traditionnellement un calendrier basé sur les cycles de la lune et les étapes de la nature. En 1638, un Jésuite (Du Peron) notait : « Ils règlent les saisons de l’année en fonction des bêtes sauvages, des poissons, des oiseaux et de la végétation ; ils comptent les années, les jours et les mois avec la lune ».
L’art des anichinabés
L’art Anichinabé est profondément enraciné dans les personnes et les espaces de ses communautés. Les artistes anichinabés de la région Misko-Aki ont été et continuent d’être inspirés par la terre, l’eau, le ciel et les espèces de ce lieu. Le récit de la Création ainsi que d’autres enseignements culturels figurent en bonne place dans leurs œuvres d’art. Les relations entre la famille, le lieu et les animaux ancestraux — illustrées par les systèmes claniques — sont une source d’inspiration pour ces artistes. Le style artistique le plus associé au peuple Anichinabés est le Woodland Art, aussi connu sous le nom de Legend ou Medicine Painting, un mouvement pictural lancé par Norval Morriseau et associé à des artistes autochtones de la région des Grands Lacs et du Manitoba.
Le courant artistique Woodland Art utilise des moyens contemporains pour exprimer les légendes et les mythes traditionnels. Il est riche en imagerie spirituelle et en symbolisme et traduit souvent les relations entre les plantes, les animaux et les humains. L’artiste le plus célèbre de ce style est Norval Morisseau, de la Première Nation anichinabée Bingwi Neyaashi du nord-ouest de l’Ontario. Plusieurs autres artistes anichinabés ont peint dans ce style et continuent de le faire encore aujourd’hui.
Bear Walker Society, 1992, par Norval Morisseau. Impression en giclée sur toile en édition limitée, tirage de 200 exemplaires.
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Vince Chechock de la Première Nation de Wasauksing explique ce que sont les Sept enseignements des grands-pères. (Durée : 2 min 48 s)
LES SEPT ENSEIGNEMENTS DES GRANDS-PÈRES
LE RESPECT
Mnaadendmowin
Respectez la création dans sa totalité et elle vous respectera. Le respect vole dans toutes les directions et il est symbolisé par l’aigle Mgizi. Pour obtenir le respect de quelqu’un ou de quelque chose, nous devons apprendre à connaître l’autre entité à un niveau plus intime. Lorsque nous rencontrons quelqu’un pour la première fois, nous nous faisons une idée de cette personne. Cette première impression n’est pas basée sur le respect. Le respect se développe lorsqu’on prend le temps d’établir une relation plus profonde avec l’autre. Ce concept de respect s’étend à l’ensemble de la création. Comme l’amour, le respect est mutuel et réciproque — pour recevoir du respect, il faut en donner.
GALERIE D’OBJETS EMBLÉMATIQUES
Apprenez à connaître des objets reflétant la lointaine histoire des Autochtones de Misko-Aki.
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