DEUXIÈME IMPLANTATION
Les hurons-wendats
Ontario Hurons of the 1600, par Ivan Kocsis. GRACIEUSETÉ DE ARCHAEOLOGICAL SERVICES INC.
DEUXIÈME IMPLANTATION
Les hurons-wendats
Ce que vous apprendrez dans cette section du site
Les Hurons-Wendat étaient les locuteurs de la langue iroquoienne vivant les plus au nord du continent. Au XVIIe siècle, ils habitaient la région située entre le lac Simcoe et la baie Georgienne, connue à l’époque sous le nom de Wendake. Confrontés au déclin de leur population en raison des épidémies et des guerres et perdant ainsi près de 60 p. 100 de leurs citoyens, les Hurons-Wendat n’étaient plus en mesure au milieu du XVIIe siècle de défendre leurs terres. Ils avaient donc besoin d’un soutien politique, économique et militaire et ils se sont alors tournés vers leurs alliés français et les Anichinabés pour obtenir de l’aide. Ils s’installent dans de nouvelles implantations à la recherche d’abris et de protection. C’est pourquoi il existe aujourd’hui au Québec une communauté huronne-wendat forte et dynamique.
Les Hurons-Wendat étaient contraints de se déplacer constamment en raison de la baisse de fertilité des sols, de la diminution des réserves de bois de chauffage et de la gestion de quantités importantes de déchets organiques. Ces déplacements impliquaient le défrichement de nouvelles forêts, la préparation des champs pour l’agriculture, l’abattage de milliers de jeunes arbres et la coupe de centaines de feuilles d’écorce d’orme et de cèdre servant à construire des dizaines de maisons et de palissades.
Les maisons des Hurons-Wendat étaient d’une conception ingénieuse, notamment en raison de leurs dimensions variables. En effet, les dimensions des maisons longues variaient en fonction de la taille de la famille, chacune accueillant une mère et ses filles ou un groupe de sœurs avec leurs maris et leurs enfants. Ces familles partageaient chacune des foyers situés le long du couloir central des murs de la structure avec des trous dans le toit qui permettaient à la fumée de ces foyers de s’échapper.
Les « Trois sœurs » sont les cultures de maïs, de fèves et de courges. Les Hurons-Wendat cultivaient ces trois plantes ainsi que d’autres comme le tournesol et le tabac. Les Trois sœurs étaient cultivées ensemble dans de petits monticules comme des cultures complémentaires en utilisant une stratégie dite de compagnonnage d’espèces ou de cultures intercalaires. Cette stratégie est ingénieuse, car les trois plantes créent un microclimat et se soutiennent mutuellement sur le plan structurel et nutritionnel. Le fait de les planter ensemble depuis longtemps révèle la solide connaissance de l’environnement des peuples autochtones.
Des agriculteurs jusqu’au sud
Les Hurons, ou Wendatétaient les locuteurs de la langue iroquoienne la plus septentrionale qui, au XVIIe siècle, habitaient la région située entre le lac Simcoe et la baie Georgienne, connue historiquement sous le nom de Wendake. Leur confédération était composée de quatre nations alliées : les Attignawantan (Ours), les Attigneenongnahac (Corde), les Arendarhonon (Rocher) et les Tahontaenrat (Chevreuil). Une autre population, connue sous le nom d’Ataronchronon (Tourbière), semble avoir été une branche des Attignawantan. Leur nom, Wendat, a été interprété comme signifiant « insulaires » ou « habitants d’une péninsule ». Aujourd’hui, la Nation huronne-wendat du Canada se trouve au nord de la ville de Québec et elle est elle aussi connue sous le nom de Wendake. Aux États-Unis, on trouve des Wendat et des Métis de leur descendance à Anderton dans l’Oklahoma et au Kansas.
Reconstitution de maisons longues traditionnelles des Hurons-Wendat. GRACIEUSETÉ DE RON WILLIAMSON.
Les territoires de la nation huronne-wendat
À GAUCHE : Carte montrant l’emplacement des nations et des villages wendats au début du XVIIe siècle. Les endonymes hurons-wendat pour désigner leurs différentes nations sont Hatindiawanten (Attignawantan – Ours), Hatingënnoniahahk (Attigneenougnahac — Corde), Yärendahrönon (Arendarhonon – Rocher) et Tahonhtayenrat (Tahontaenrat – Chevreuil). GRACIEUSETÉ DE RON WILLIAMSON. À DROITE : Territoire actuel de la Nation huron-wendat. © NATION HURONNE-WENDAT. GRACIEUSETÉ DE LA NATION HURONNE-WENDAT ET DU BUREAU DE NIONWENTÏO.
Alors que plus de 20 000 Hurons-Wendat vivaient dans des villages situés dans l’ancien Wendake, ils chassaient et pêchaient plus loin, dans la vallée de la Trent à l’est et dans tout le Muskoka. Pour commercer avec les Européens dans la vallée du Saint-Laurent, ils empruntaient la rivière des Français et le lac Nipissing et longeaient la côte de la baie Georgienne. Ils interagissaient et commerçaient avec les bandes anichinabées de Muskoka et plus au nord.
Confrontés au déclin de leur population en raison des épidémies et des guerres avec les Haudenosaunee et ayant perdu près de 60 p. cent de leurs citoyens, les Hurons-Wendat du milieu du XVIIe siècle sont confrontés à un dilemme. Ce peuple ne peut plus se défendre sur ses terres. Ils ont besoin d’un soutien politique, économique et militaire et se tournent donc vers leurs alliés français et les Anichinabés pour obtenir de l’aide. Ils s’installent dans de nouvelles implantations à la recherche d’un abri et de sécurité. C’est pourquoi il existe aujourd’hui au Québec une communauté wendat forte et dynamique.
Illustration d’un village huron-wendat par Ivan Kocsis. GRACIEUSETÉ DE RON WILLIAMSON.
Planifier le lieu de sa communauté (et de la prochaine à venir)
Les Wendat habitaient de grands villages parfois fortifiés situés près d’une source d’eau douce. En raison de la baisse constante de la fertilité des sols, de la diminution des réserves de bois de chauffage, ainsi que de la gestion de quantités considérables de déchets organiques, ces villages n’étaient occupés que pendant une dizaine d’années. La planification des prochaines communautés commençait donc des années avant l’abandon de celles dans lesquelles ils vivaient. Ces déplacements impliquaient le défrichement de nouvelles forêts, la préparation de champs agricoles, l’abattage de dizaines de milliers de jeunes arbres et la coupe de centaines de feuilles d’écorce d’orme et de cèdre pour construire des dizaines de maisons et des palissades. Pendant tout ce temps, les affaires courantes de la communauté devaient être maintenues.
La longueur des longues maisons dans lesquelles vivaient les Wendat variait en fonction de la taille de la famille, chacune abritant une mère et ses filles, ou un groupe de sœurs avec leurs maris et leurs enfants. Deux familles se partageaient chacun des foyers situés le long des murs du corridor central de la structure et des trous dans le toit permettaient à la fumée des foyers de s’échapper.
Parcourir les paysages ancestraux
Bien que les Hurons-Wendat ne soient pas connus pour avoir créé des pictogrammes ou des pétroglyphes en pierre, les rochers caractéristiques du paysage ont un lien direct avec leur cosmologie. Chaque personne a deux âmes, dont une se rend dans le monde du ciel. Ce passage se faisait par le biais d’un mélange de caractéristiques des paysages identifiables et de personnages mythologiques. Voyager était dangereux. Il fallait passer près d’un rocher de 16 mètres de haut (Ekarenniondi), situé près de ce qui est actuellement Collingwood en Ontario, où un esprit nommé Pierce-head (la Tête percée) qui retirait le cerveau de la tête des morts pour différencier les vivants des morts dans un territoire commun.
Ekarenniondi Le rocher remarquable). PHOTO © 2022 MARKZELINSKI.COM TIRÉE DE L’OUVRAGE THE BOOK NIAGARA ESCARPMENT: LAND BETWEEN WATERS.
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Ron Williamson, archéologue, traite de l’histoire du peuple Wendat en Ontario. (Durée : 1 min 35 s)
Les besoins vitaux
Les Wendat cultivaient le maïs, les haricots et les courges (les "trois sœurs"), ainsi que le tournesol et le tabac. Ils récoltaient de plus des plantes sauvages, pêchaient et chassaient. Le maïs représentait plus de 50 p. cent du régime alimentaire d’un individu au XVIIe siècle d’après la signature chimique laissée par la plante sur les dents des Hurons-Wendat décédés. De grandes communautés étaient entourées de centaines d’hectares de champs de maïs. Les Trois sœurs étaient cultivées ensemble dans de petits monticules. Les Wendat ont été les premiers vrais agriculteurs du Nord et ont été récemment mis en nomination pour un prix national d’urbanisme pour avoir conçu un système exceptionnel de champs agricoles le long de la rive nord du lac Ontario et dans la ville historique de Wendake.
Les Hurons-Wendat étaient décrits par les premiers Européens comme les dépositaires du « grenier du Nord », ce qui signifie que les Wendat cultivaient toujours assez de maïs pour se nourrir, pour subvenir à leurs besoins en cas de mauvaises récoltes dues à la sécheresse, mais aussi pour l’échanger contre des peaux avec les Anichinabés au nord. Certains membres des nations anichinabées du nord hivernaient dans les villages hurons-wendat.
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Louis Lesage, Ph. D. en biologie, est membre de la Nation huronne-wendat ; il brosse ici le portrait de la communauté de Wendake et de ses valeurs. (Durée : 1 min 40 s)
Faites des associations!
Les plantes compagnes sont des fruits et des légumes qui s’aident mutuellement à pousser lorsqu’ils sont plantés côte à côte. Les Hurons-Wendat utilisent le compagnonnage avec les Trois sœurs pour faire pousser leurs cultures plus efficacement. Associez correctement ces plantes pour apprendre quelles espèces cultivées peuvent être plantées ensemble afin d’aider votre jardin à prospérer!
GALERIE D’OBJETS EMBLÉMATIQUES
Apprenez à connaître des objets reflétant la lointaine histoire des Autochtones de Misko-Aki.
OBJETS DE LA GALERIE
Vase en céramique, vers 1450-1500 de notre ère (Huron-Wendat). Les motifs de ce récipient en céramique le situent nettement dans la seconde moitié du XVe siècle pour les sites de la Huronie. Le crénelage sur le bord du vase est appelé une castellation. Les archéologues ne sont pas sûrs de leur fonction, mais il s’agit d’un bel élément de son design. Céramique. Prêt du Huronia Museum. L023.9
Vase en céramique, vers 1425 de notre ère (Huron-Wendat). Ce récipient présente un motif complexe caractéristique de la vallée inférieure de l’Outaouais et du nord de l’État de New York. Il témoigne du fait qu’un potier huron-wendat vivait dans un village sur la rive nord du lac Ontario et décorait des vases dans le style de ses ancêtres. Céramique. Prêt de la Nation huronne-wendat. L023.11
Marmite de style Wyandot. Richard Zane Smith, (Sohahiyo — Clan de l’Ours, Nation Wyandot du Kansas). Céramique. 022.11
Pot d'art contemporain de style Wyandot. Richard Zane Smith, (Sohqhiyo - Clan de l'Ours, Nation Wyandot du Kansas). Céramique. 022.11
Pipe entière, vers 1450 de notre ère (Huron-Wendat). Les pipes à tabac en céramique avec des effigies anthropomorphiques opposées à la personne fumant sont rares. Il s’agit d’un type de pipes répandu sur les sites iroquoiens du Saint-Laurent. Jusqu’à 30 p. cent de la Nation Arendarhonon et 5 p. cent de la Nation Tahontaenrat pourraient descendre des Iroquoiens du Saint-Laurent. Céramique. Prêt de la Nation huronne-wendat. L023.11
Alène, vers 1450 de notre ère (Huron-Wendat). Des lignes peintes sur les alènes en os utilisées pour percer les peaux sont très rares. La peinture est faite de graisse animale mélangée à du minerai noir broyé. Un ensemble de sites ancestraux wendat sur la rive nord du lac Ontario ont compté de nombreuses alènes peintes et des phalanges de cerf en forme d’orteils. Os. Prêt de la Nation huronne-wendat. L023.11
Pointe de projectile, vers 1525 de notre ère (Huron-Wendat). Les pointes de projectiles huronnes-wendat étaient habituellement en pierre, mais les os étaient aussi utilisés. Au fil de l’histoire, l’utilisation de métal est devenue courante. Cette pointe en os est entaillée et décorée de trois dentelures sur son bord latéral. Os. Prêt de la Collection John Morrison, Nation huronne-wendat. L023.13
Fragment de pendentif ou de bracelet, vers 1450 de notre ère (Huron-Wendat). Ce magnifique pendentif ou bracelet est orné d’une échelle parallèle et d’un serpent. L’échelle mènerait peut-être au royaume des morts où réside le serpent, ce qui suggère que cet objet avait une signification importante reflétant la vision du monde des Hurons-Wendat. Écaille de tortue. Prêt de la Nation huronne-wendat. L023.11
Bouton à bâtonnet, vers 1450 de l’ère chrétienne (Huron-Wendat). Polie et décorée, cette belle phalange de chevreuil a été utilisée pour attacher une cape en peau d’animal. Elle a été polie à plat du côté opposé à la décoration, une caractéristique qu’on retrouve sur des objets similaires sur les sites iroquoiens du Saint-Laurent dans la vallée inférieure de l’Outaouais. Os. Prêté de la Nation huronne-wendat. L023.11
Figurine, vers 1630 de notre ère (Huron-Wendat). Il s’agit d’une figurine en os d’un genre que l’on trouve sur les sites historiques hurons-wendat. On ne sait pas ce que ces figurines représentent. Os. Prêt de Ron Williamson, Collection Frank Ridley. L023.12
Pipe à effigie, vers 1750 de notre ère (Huron-Wendat). Il s’agit d’une effigie de serpent d’un fragment d’une pipe en céramique. La plupart des hommes adultes de la Nation wendat possédaient une pipe et une blague à tabac, car fumer la pipe était un élément important de la vie quotidienne et de la diplomatie et on le faisait dans le contexte des rituels, mais pas seulement. Céramique. Prêt de la Collection John Morrison, Nation huronne-wendat. L023.13
Pipe à effigie, vers 1550 de notre ère (Huron-Wendat). Il s’agit d’une effigie anthropomorphique polie qui a été cassée du fourneau d’une pipe en céramique. C’est là un type très rare de pipes à deux faces appelées Janus. Vous remarquerez les différentes expressions faciales. Céramique. Prêt de la Collection John Morrison, Nation huronne-wendat. L023.13
Mocassins de style huron-wendat, 2022. Manon Sioui (Nation huronne-wendat). Crin d’orignal, aiguillons et perles. 022.8 Manon Sioui est une artiste multidisciplinaire autodidacte de Wendake qui évolue dans la sphère artistique depuis la fin des années 1980. Elle puise toute son inspiration pour ses créations dans la culture de ses ancêtres. Manon Sioui aime partager sa passion en donnant des ateliers et des démonstrations sur la confection de poupées en feuilles de maïs, le tissage avec ces feuilles et la fabrication de ceintures wampum.
Ceinture wampum symbolisant l’enterrement de la hache de guerre (réplique), 2022. Brian Charles (Première Nation des Chippewas de l’île Georgina). Les ceintures wampum sont aussi appelées ceintures de vérité par la Nation huronne-wendat. Selon sa tradition orale, cette ceinture aurait été fabriquée à l’origine pour marquer la conclusion d’un traité de paix au moment de la conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques en 1760. 022.3
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Richard Zane Smith montre les méthodes utilisées pour fabriquer un vase traditionnel en argile Wendat. (Durée : 14 min 41s)
LES SEPT ENSEIGNEMENTS DES GRANDS-PÈRES
LE COURAGE (LE GUERRIER)
Au début du XVIIe siècle, les communautés huronnes-wendat sont soumises à des pressions extraordinaires dues aux maladies des Européens, aux perturbations provoquées par les Jésuites et à la guerre qui les oppose aux Haudenosaunee. Comptant sur une nouvelle alliance avec des alliés français et algonquins, les Hurons-Wendat ont subi des représailles si terribles qu’ils ont été contraints d’abandonner leurs terres et de déménager après avoir tenté d’attaquer les Mohawks en 1609. Le courage, l’intelligence et la force d’âme de leurs chefs et de leur peuple ont toutefois permis aux Hurons-Wendat de survivre à ces combats. Bien que les membres de cette nation aient été de plus en plus dispersés et que leur population ait beaucoup diminué, la bravoure dont ont fait preuve les Hurons-Wendat soulève encore aujourd’hui toute notre admiration.
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